Aujourd’hui nombreux sont ceux qui sont ultra motivés avant d'abandonner rapidement, complètement vidés. Le secret ? Choisir le bon type d'engagement et poser vos limites dès le départ, mais pas que !
Les différents visages du bénévolat
Le bénévolat ne se limite pas à l'accompagnement social, loin de là. Vous pouvez vous investir dans le domaine culturel en tenant la billetterie d'un théâtre associatif, en faisant des visites guidées dans un musée, en organisant des concerts, etc. Des missions stimulantes intellectuellement et rarement épuisantes émotionnellement. Les clubs de sport recherchent constamment des bénévoles pour encadrer des entraînements, gérer les inscriptions ou arbitrer des matchs. Si vous aimez la nature, il existe des associations proposant des chantiers ponctuels de nettoyage de forêts ou d'entretien de sentiers, parfaits pour se dépenser physiquement tout en faisant du bien à l’environnement.
Par exemple, chaque année, Net'Léman mobilise plus de 1000 bénévoles, dont 300 plongeurs, pour nettoyer les rives et fonds du lac sur une quinzaine de sites franco-suisses. Cette opération transfrontalière permet de collecter entre 5 et 10 tonnes de déchets, ensuite triés et recyclés. Il y a aussi le domaine de l’éducation qui offre aussi de belles opportunités : donner des cours de conversation en français, accompagner des écoliers dans leurs devoirs, transmettre votre langue maternelle. Vous avez sans doute un talent à partager !
Adapter l'engagement à votre énergie
Après 50 ans, votre corps vous parle différemment. Inutile de vous lancer dans des missions physiquement exigeantes si vous avez des problèmes de dos ou de genoux. Privilégiez plutôt des engagements qui valorisent votre expérience plutôt que votre force physique. Par exemple tenir compagnie à des personnes âgées autour d'un café, animer des ateliers mémoire, accompagner des sorties culturelles, donner des cours de langue si vous maîtrisez une langue étrangère. Ces missions créent du lien sans vous vider émotionnellement comme pourrait le faire l'accompagnement de personnes en grande détresse.
Fixer vos limites sans culpabiliser
Voilà le piège dans lequel tombent beaucoup de bénévoles : le syndrome du sauveur. Vous dites oui à tout, vous devenez indispensable, et puis un jour, c’en est trop. Définissez clairement combien d'heures par semaine vous pouvez donner sans empiéter sur votre vie personnelle. Trois heures ? Cinq heures ? Écrivez-le dans votre carte de note et respectez cette limite comme si votre équilibre en dépendait. Apprenez à dire ce petit mot magique : non. Quand une association vous demande plus, quand quelqu'un vous appelle le dimanche, quand on vous sollicite pendant vos vacances, vous mettez des limites. Ce n'est pas de l'égoïsme, c'est de l'intelligence. Un bénévole qui tient la distance vaut mieux que dix qui s'épuisent en quelques mois. Rappelez-vous que vous êtes bénévole, pas un employé. Vous avez le droit de partir en vacances sans culpabiliser, de refuser un appel, même d'arrêter complètement si vous sentez que c'est trop.
Diversifier pour ne pas saturer
Mettre tous ses œufs dans le même panier est risqué. Si vous vous investissez à fond dans une seule mission très prenante émotionnellement, comme l'accompagnement de personnes en fin de vie, vous risquez la saturation. Pourquoi ne pas diversifier ? Quelques heures dans l'accompagnement social, quelques heures dans une activité culturelle ou sportive plus légère. Cette variété vous permet de respirer, de changer d'univers, de ne pas vous enfermer dans une seule réalité parfois difficile. Des plateformes comme Swiss Volunteers facilitent aujourd'hui l'accès à des missions ponctuelles lors de manifestations sportives ou culturelles. Vous créez votre profil gratuitement, vous choisissez les événements qui vous tentent, et vous vous engagez pour quelques heures seulement. Parfait pour tester différents domaines sans pression.
Reconnaître les signaux d'alerte
Votre corps et votre esprit vous parlent. L'épuisement s'installe progressivement. Vous dormez moins bien ? Vous êtes irritable avec vos proches ? Vous n'avez plus envie de voir les gens que vous aidez alors qu'au début vous étiez enthousiaste ? Ces signaux ne mentent pas. Prenez une pause, même courte. Réduisez temporairement votre engagement. Changez de mission si nécessaire. L'isolement aggrave tout. Ne restez pas seul avec vos questionnements. Rejoignez des groupes de bénévoles, participez à des rencontres organisées par Pro Senectute ou votre commune. Vous découvrirez que vous n'êtes pas le seul à vous poser des questions. Ces espaces de parole normalisent vos ressentis et vous rappellent que le doute fait partie du processus.
Par où commencer intelligemment ?
Vous pouvez par exemple rechercher une mission sur benevol-jobs.ch, la plateforme nationale d'intermédiation pour le bénévolat. Soutenue par un réseau de 17 centres régionaux et environ 2000 organisations, elle fait le lien chaque jour entre bénévoles et associations qui recherchent de l'aide. Vous y trouvez des missions correspondant à vos envies et disponibilités, partout en Suisse romande et alémanique. L'avantage ? Cette plateforme à but non lucratif couvre tous les domaines : social, culture, sport, environnement, éducation. Vous pouvez filtrer par canton, par nombre d'heures, par type d'activité.
Posez des questions directes lors de votre premier contact avec une association : combien d'heures par semaine en moyenne ? Y a-t-il un référent en cas de problème ? Peut-on facilement réduire son engagement si nécessaire ? Les réponses vous en diront long sur la culture de l'organisation. N'hésitez pas à tester plusieurs structures avant de vous décider. Comme pour un emploi, il faut trouver la bonne alchimie.
Le bénévolat : votre engagement, vos règles
Le bénévolat, c'est formidable pour garder le lien social et se sentir utile, mais seulement si ça reste un plaisir. Vous avez le droit de vous engager à votre mesure, sans vous comparer aux autres. Votre contribution, même modeste, fait la différence. Alors choisissez un domaine qui vous passionne vraiment, posez vos limites clairement, écoutez vos signaux d'alerte, et rappelez-vous que prendre soin de vous, c'est aussi prendre soin des autres. Vous avez des années devant vous pour faire la différence, inutile de tout donner en six mois.